Le Maroc figure désormais parmi les pays ayant accompli les progrès les plus rapides en matière d’accès à l’eau potable sûre. C’est ce que révèle le dernier rapport conjoint de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), qui salue les réalisations du Royaume dans un domaine vital pour la santé publique et le développement durable.
Entre 2015 et 2022, le taux d’accès à l’eau gérée de manière sûre est passé de 73 % à 92 % au niveau national, soit un bond de 17 points de pourcentage en seulement sept ans. Une évolution qui témoigne des politiques publiques ambitieuses menées sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en faveur d’une gestion rationnelle et équitable des ressources hydriques.
Si les zones urbaines affichaient déjà une couverture quasi universelle, passée de 96 % à 98 %, la véritable avancée se mesure dans le monde rural. Le taux d’accès à l’eau potable y est passé de 60 % à plus de 81 %, marquant une réduction historique des inégalités territoriales, selon les chiffres du rapport conjoint de l’OMS et de l’UNICEF.
Ce progrès n’est pas le fruit du hasard. Il s’inscrit dans le cadre des programmes nationaux d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation, menés par le ministère de l’Équipement et de l’Eau et soutenus par les collectivités territoriales. L’État a investi massivement dans la modernisation des réseaux, la construction de stations de pompage et la création de systèmes d’adduction adaptés aux zones enclavées.
Grâce à ces efforts, plus de 75 % des Marocains disposent aujourd’hui d’un service d’eau potable de base, un taux largement supérieur à la moyenne africaine, qui dépasse rarement les 30 %. Le Maroc se positionne ainsi parmi les pays du continent les mieux préparés à garantir une gestion durable de cette ressource stratégique.
Une politique hydrique axée sur l’anticipation
Face aux effets du changement climatique et à la pression démographique croissante, le Royaume a choisi de diversifier ses sources d’approvisionnement et d’investir dans des infrastructures résilientes. La stratégie nationale repose sur deux axes majeurs : la mobilisation des ressources conventionnelles par les barrages et le recours aux ressources non conventionnelles, telles que le dessalement de l’eau de mer et la réutilisation des eaux usées traitées.
Le Royaume dispose actuellement de plus de 150 grands barrages, répartis sur l’ensemble du territoire. Ces ouvrages, capables de stocker plus de 20 milliards de mètres cubes d’eau, assurent non seulement l’alimentation en eau potable, mais aussi l’irrigation agricole et la protection contre les inondations. Toutefois, la baisse des précipitations, l’évaporation accrue et la succession d’années sèches soulignent la nécessité d’une gestion plus fine et durable des ressources hydriques.
Conscient des nouveaux défis posés par la raréfaction des ressources naturelles, le Maroc a fait du dessalement de l’eau de mer un pilier de sa politique hydrique. Aujourd’hui, 17 stations sont opérationnelles à travers le pays, avec une production annuelle de 320 millions de mètres cubes.
À l’horizon 2026, ce volume devrait atteindre 850 millions de mètres cubes grâce à la mise en service de quatre nouveaux projets d’envergure. Parmi eux, la station de Casablanca, appelée à devenir la plus grande d’Afrique, affichera une capacité de 300 millions de mètres cubes par an. Les stations de Jorf Lasfar et Safi, déjà partiellement en service, couvrent 80 % des besoins en eau potable du sud de Casablanca et des provinces avoisinantes de Settat et Berrechid.
Au-delà des grands centres urbains, plusieurs projets régionaux, notamment à Dakhla, Agadir et Laâyoune, illustrent la volonté du Royaume d’assurer une distribution équitable de l’eau sur tout le territoire, y compris dans les zones les plus arides.
Vers une sécurité hydrique durable et inclusive
Ces avancées traduisent la cohérence d’une vision nationale intégrée, où l’eau est perçue à la fois comme un droit fondamental et un levier de développement économique et social. Le Maroc œuvre à instaurer une sécurité hydrique durable, capable de répondre aux besoins des générations présentes sans compromettre ceux des générations futures.
Cette démarche s’inscrit dans le cadre du Programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020–2027, doté d’une enveloppe de plus de 115 milliards de dirhams. Ce plan vise à renforcer la résilience du pays face aux impacts du dérèglement climatique et à garantir la justice territoriale dans l’accès à l’eau.
En se plaçant aujourd’hui parmi les pays les plus performants dans ce domaine, le Maroc démontre la pertinence de sa stratégie, fondée sur l’anticipation, l’investissement et la gouvernance durable.
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