Ce lundi 27 octobre 2025 marque un nouveau tournant dans l’histoire politique de la Côte d’Ivoire. Avec 50,10 % des suffrages exprimés, Alassane Ouattara, 83 ans, vient de remporter l’élection présidentielle, confirmant une fois encore son ancrage dans le paysage politique ivoirien et son statut de figure majeure du renouveau économique du pays.
Né le 1er janvier 1942 à Dimbokro, Alassane Ouattara est économiste de formation, diplômé de l’Université de Pennsylvanie et du Drexel Institute of Technology aux États-Unis.
C’est à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) qu’il fait ses premières armes avant de gravir les échelons jusqu’à en devenir le gouverneur en 1988. Quelques années plus tard, sa rigueur et sa réputation d’expert reconnues le conduisent au Fonds monétaire international (FMI) où il occupe le poste de directeur adjoint.
En Côte d’Ivoire, le technocrate devient homme d’État lorsque le président Félix Houphouët-Boigny le nomme Premier ministre en 1990, dans un contexte économique difficile. Déjà à cette époque, Ouattara s’impose comme un réformateur pragmatique, prônant la discipline budgétaire et la modernisation de l’administration publique.
Son accession à la magistrature suprême en 2011, après une décennie de crise politico-militaire, ouvre une nouvelle ère. Sous sa houlette, le pays retrouve la stabilité, la croissance et la confiance des bailleurs internationaux. Abidjan se transforme, les infrastructures se multiplient : ponts, autoroutes, universités, hôpitaux. Alassane Ouattara devient alors le symbole du « développement visible », celui d’un président-bâtisseur qui fait de l’émergence économique un objectif concret.
Réélu en 2015 puis en 2020, malgré les débats autour de la limitation des mandats, il s’est efforcé de maintenir le cap d’une gouvernance axée sur les grands chantiers et la modernisation du pays. Ses partisans saluent en lui un homme de vision et de résultats, tandis que ses adversaires lui reprochent un exercice du pouvoir jugé trop centralisé.
Sa victoire en 2025, acquise avec une grande avance, traduit autant la reconnaissance d’un bilan solide que la volonté d’une partie des Ivoiriens de préserver la stabilité dans un contexte régional marqué par des tensions politiques et sécuritaires.
Marié à Dominique Ouattara, philanthrope engagée pour les droits des enfants, le président ivoirien reste un homme de rigueur, discret mais déterminé. Son style, à la fois technocratique et mesuré, contraste avec le verbe flamboyant d’autres figures politiques du continent.
À 83 ans, Alassane Ouattara entame un nouveau mandat placé sous le signe de la transmission et de la consolidation. L’enjeu est désormais de réussir la transition générationnelle qu’il appelle lui-même de ses vœux, tout en assurant la poursuite du développement économique et social du pays.
Figure de résilience et d’autorité, Alassane Ouattara demeure l’un des derniers grands témoins de la génération post-houphouétiste. Son nom restera indissociable du destin moderne de la Côte d’Ivoire, celle qu’il a voulue, selon ses mots, « unie, prospère et en paix ».
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