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5 septembre 2025
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Le Mali saisit la CIJ contre l’Algérie après la destruction d’un drone militaire

Le bras de fer diplomatique entre Bamako et Alger franchit une nouvelle étape. Dans un communiqué officiel daté du 4 septembre 2025, le gouvernement de transition du Mali a annoncé avoir déposé auprès de la Cour internationale de Justice (CIJ) une requête contre la République algérienne, accusée de la destruction préméditée d’un drone de reconnaissance malien.
Selon le communiqué n°079 du gouvernement de la Transition, l’appareil, immatriculé TZ-98D et appartenant aux Forces armées et de sécurité maliennes, a été abattu dans la nuit du 31 mars au 1ᵉʳ avril 2025 à Tinzaouatène, dans la région de Kidal. Bamako qualifie cet acte d’« agression flagrante » et de violation manifeste du droit international.
Le texte rappelle que le Mali avait déjà interpellé Alger, notamment à travers un précédent communiqué n°73 du 6 avril 2025, exigeant des preuves de la prétendue violation de l’espace aérien algérien par ce drone. Ces demandes étant restées sans réponse, Bamako a choisi la voie contentieuse devant la CIJ.
Le gouvernement malien estime que la destruction de l’aéronef à l’intérieur de son territoire constitue « non seulement une agression, un acte hostile et condescendant de l’Algérie, mais aussi et surtout une violation manifeste du principe de non-recours à la force ». Le communiqué cite la résolution 3314 de l’Assemblée générale des Nations unies du 14 décembre 1974 ainsi que la Charte des Nations unies et l’Acte constitutif de l’Union africaine.
La tonalité du texte publié à Bamako est particulièrement sévère. Le gouvernement affirme que cette attaque visait à « entraver la neutralisation des groupes armés terroristes par les Forces armées et de sécurité maliennes ». Il ajoute qu’elle s’inscrit dans « une série d’actes hostiles et d’agissements malveillants », dénoncés à plusieurs reprises auprès des autorités algériennes.
Allant plus loin, le communiqué n°079 évoque « une collusion malsaine entre les terroristes et le régime algérien qui leur accorde son protectorat », une accusation qui risque d’alourdir encore davantage les relations bilatérales.
Par cette plainte, le Mali place désormais le différend sous l’arbitrage international. Si la CIJ accepte de se saisir du dossier, ce sera la première fois qu’Alger sera poursuivi par un voisin sahélien pour atteinte présumée à la souveraineté et entrave à la lutte contre le terrorisme.
Cette évolution survient dans un contexte où l’Algérie tente d’affirmer son rôle de médiateur régional, mais se voit régulièrement accusée par ses voisins de comportements ambigus. En mettant en avant la destruction de son drone et la violation de son territoire, Bamako cherche à exposer ces contradictions sur la scène internationale.

Maroc diplomatique

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