L’avenir économique ne se décrète pas, il se construit. Et le Maroc est en train de le bâtir ici, à Dakhla, en assemblant méthodiquement les pièces d’un puzzle qui fera de cette région non seulement une porte du Maroc sur l’Afrique, mais une nouvelle frontière de l’investissement mondial. C’est la conviction forte qu’a partagée M. Ali Seddiki, directeur général de l’Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE), lors d’une intervention au Forum MD Sahara, organisé du 13 au 16 novembre 2025 à Dakhla. Son message : Dakhla n’est plus une terre de promesses, c’est une plateforme où les facteurs de production les plus compétitifs du monde sont en train de converger.
Le raisonnement de M. Seddiki est d’une logique implacable. Par le passé, les avantages comparatifs traditionnels d’un territoire se résumaient à quelques atouts : un capital humain disponible, une stabilité macro-économique, des infrastructures de base. Le Maroc a capitalisé sur ces éléments. Mais aujourd’hui, une nouvelle équation de la compétitivité s’impose, et Dakhla en est la parfaite synthèse. Aux avantages historiques s’ajoute désormais un facteur devenu le nerf de la guerre industrielle du 21ème siècle : une énergie décarbonée, abondante et compétitive.
« En plus de ça, nous avons l’énergie compétitive qui est demandée par le monde », a-t-il martelé. Cette phrase, simple en apparence, est la clé de voûte de toute sa démonstration. Elle signifie que le Maroc, et en particulier ses provinces du Sud, est en mesure d’offrir aux investisseurs mondiaux une réponse simultanée aux deux grandes composantes du coût de production : le capital et le travail. Le capital, car l’énergie verte et compétitive permet de réduire drastiquement les coûts d’exploitation et de répondre aux exigences de durabilité des marchés internationaux. Le travail, car le Maroc dispose d’un capital humain jeune, formé et abondant. En combinant ces deux facteurs avec une logistique de classe mondiale, incarnée par le futur port Dakhla Atlantique, le Maroc crée une offre de valeur quasi imbattable sur la scène internationale.
L’AMDIE, sous la houlette de son directeur général, ne se contente pas de promouvoir cette offre, elle l’anticipe et la prépare. « Nous sommes déjà en train de préparer ce futur qui est là », a affirmé M. Seddiki. Le port, dont la livraison est prévue pour 2028, est déjà un argument commercial, un catalyseur qui attire les projets d’envergure. L’écosystème de l’industrie de demain, fondé sur la durabilité et la décarbonation, est en cours de structuration. Les outils sont en place, les ingrédients sont réunis. Il ne s’agit plus de savoir ce qui va arriver, mais de gérer l’afflux d’opportunités.
Cette nouvelle attractivité n’est pas seulement le fruit d’une conjoncture favorable. Elle est le résultat d’une Vision Royale qui a su transformer une contrainte – l’éloignement géographique – en un atout stratégique. En faisant des provinces du Sud le fer de lance de sa stratégie d’énergie renouvelable et de sa projection africaine, le Maroc a créé un cercle vertueux. Le développement des infrastructures attire les investissements, qui à leur tour justifient le développement de nouvelles infrastructures, dans une dynamique de croissance auto-entretenue.
L’intervention de M. Ali Seddiki a ainsi mis en lumière une transformation profonde. Dakhla n’est plus seulement une destination touristique ou un port de pêche. C’est en train de devenir une place forte de l’industrie mondiale, un lieu où se produiront les biens et services de demain, de la manière la plus compétitive et la plus durable qui soit. C’est une nouvelle frontière, non pas au sens d’une limite, mais au sens d’un espace d’opportunités infinies, où les pionniers de l’industrie mondiale sont invités à venir écrire une nouvelle page de l’histoire économique.
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