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12 septembre 2025
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Le Conseil des droits de l’Homme alerté sur les exactions et la misère dans les camps de Tindouf

La 60e session du Conseil des droits de l’Homme à Genève a mis en lumière de graves violations dans les camps de Tindouf. Disparitions forcées, exécutions sommaires, violences sexuelles et dépendance totale à l’aide humanitaire ont été dénoncées par des défenseurs de droits de l’Homme et anciens détenus, qui interpellent la communauté internationale sur la responsabilité de l’Algérie et l’impunité du Polisario, selon les informations rapportées par la MAP.
À Genève, la 60e session du Conseil des droits de l’Homme a été marquée par une série de témoignages dénonçant la situation dramatique dans les camps de Tindouf, au sud-ouest de l’Algérie, où vivent depuis près d’un demi-siècle des dizaines de milliers de Sahraouis. En effet, les défenseurs des droits de l’Homme et anciens détenus ont dressé un tableau sombre marqué par des disparitions forcées, de torture, de violences sexuelles et d’une dépendance quasi totale à l’aide humanitaire.
Pendant l’examen du point 2 du débat général, Mustapha Maoulainine, de l’ONG CIRAC, a soulevé le cas d’Ahmed El Khalil. Défenseur sahraoui des droits humains, il a disparu en 2009 à Tindouf, probablement enlevé pour ses critiques contre la corruption. Son sort reste inconnu, rappelant l’ampleur des disparitions forcées. Plus largement, 131 cas ont été documentés dans des centres secrets contrôlés par le Polisario, sans qu’aucune enquête ne soit ouverte par les autorités algériennes.
En outre, les exactions ne se limitent pas aux disparitions. Plus de trente jeunes Sahraouis ont subi des exécutions extrajudiciaires alors qu’ils tentaient de fuir les camps. D’autres témoignages ont évoqué des détentions arbitraires et des actes de torture systématique. L’avocat Manuel Navarro Peñalosa a rapporté le cas de Khadjattou Mohamed, victime d’un viol brutal imputé au dirigeant séparatiste Brahim Ghali, mettant en évidence la culture d’impunité qui domine dans les camps. L’ancien séquestré sahraoui Mohamoud Kenti Bueh a, quant à lui, décrit les camps comme une “prison à ciel ouvert”.
Plus encore, les conditions de vie aggravent cette détresse. Selon l’UNICEF, moins de la moitié des enfants atteint les niveaux d’apprentissage requis. L’accès aux soins est tout aussi limité puisque seuls 74 réfugiés ont pu bénéficier de dialyse en 2024. Le Programme alimentaire mondial, de son côté, ne fournit qu’une ration minimale composée de farine, de riz, de légumes secs et d’huile, jugée insuffisante sans l’aide complémentaire d’ONG.
Pour rappel, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a lui aussi exprimé ses inquiétudes dans son rapport annuel couvrant la période du 1er juillet 2024 au 30 juin 2025, conformément à la résolution 79/98. Il a alerté sur les affrontements persistants, notamment près de Mahbas et de Smara, où des tirs de roquettes et des attaques aériennes auraient causé la mort de 11 personnes originaires de Mauritanie, du Mali et du Soudan. Il a mis en garde contre le danger d’un conflit qui dure depuis près de cinquante ans et continue de priver les Sahraouis d’un avenir stable.
Au-delà des chiffres, les témoignages mettent en lumière un système où insécurité alimentaire, privation de produits de première nécessité et détournement de l’aide humanitaire sont utilisés comme des outils de contrôle. D’autres intervenants ont également dénoncé l’instrumentalisation d’enfants sahraouis à des fins de propagande politique, à travers le programme intitulé « Vacances en paix ».
Par ailleurs, les intervenants ont appelé à la mise en œuvre de mécanismes de protection spécifiques, à un recensement indépendant et ont réclamé un accès libre des ONG et des agences onusiennes aux populations séquestrées.

Maroc diplomatique

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