Le Maroc consolide sa place parmi les grands fournisseurs du secteur automobile de l’Union européenne. Aux côtés de la Chine, du Japon, de la Turquie ou encore de la Corée du Sud, le Royaume confirme son rôle stratégique dans la chaîne mondiale, porté par ses investissements et son orientation exportatrice.
La conjoncture économique mondiale reste marquée par un ralentissement, mais le Maroc continue d’avancer dans l’industrie automobile. Selon l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), le Royaume a représenté 4 % des ventes de véhicules dans l’Union européenne durant le premier semestre 2025. Un niveau qui le situe parmi les principaux partenaires de l’Europe, au même titre que la Chine, le Japon, la Turquie ou encore la Corée du Sud.
Cette percée est le résultat d’un écosystème national en pleine expansion, bâti autour d’investissements massifs, de la présence de groupes mondiaux et d’une stratégie tournée vers l’exportation. Dans le même temps, l’Europe conserve son équilibre entre production interne et importations. L’Allemagne reste leader du marché avec 20 % des ventes, suivie par l’Espagne, la Tchéquie et la France. Mais le poids croissant des pays tiers vient peu à peu modifier les équilibres.
À l’échelle internationale, la production automobile s’est élevée à 37,7 millions de véhicules au premier semestre 2025, soit une progression de 3,5 %, selon l’ACEA. L’Asie, et en particulier la Chine, continue de dominer le secteur, totalisant plus de 60 % de la production mondiale. Pékin, avec près de 13 millions de véhicules, bénéficie de politiques incitatives, de facilités de financement et d’une demande interne en reprise.
À l’inverse, l’Europe a vu sa production reculer de 2,6 %, dont -2,8 % pour l’Union européenne. L’Amérique du Nord a également enregistré une baisse de 4,6 %, alors que l’Amérique du Sud s’est distinguée par une croissance de 6,3 %, portée par le Brésil grâce à de nouvelles mesures fiscales et à l’implantation d’acteurs chinois.
La région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) a, pour sa part, connu une contraction de 3,5 %, atteignant 890 000 unités. L’Iran a été le plus affecté avec une chute de 6,5 % en raison de la faiblesse de la demande et de perturbations liées aux tensions régionales. Le Maroc s’est démarqué en enregistrant une légère croissance de 1,3 %, portée par l’extension de ses capacités industrielles et la progression des exportations.
Du côté des importations européennes, la Chine conserve une position dominante avec 17,6 % de la valeur totale, soit 6,2 milliards d’euros, devant le Japon (15,3 %) et le Royaume-Uni (14,6 %). En volume, les importations chinoises ont bondi de 36 % pour atteindre 465 000 unités, représentant plus du quart des entrées hors UE. La Turquie (17,9 % de la valeur totale) et la Corée du Sud (10,1 %) suivent, tandis que les importations en provenance du Maroc ont fléchi de 7 % sur la période.
Le Royaume reste néanmoins bien positionné sur certains créneaux. Dans le segment des autobus neufs, il occupe la troisième place parmi les fournisseurs de l’UE avec 40 millions d’euros d’exportations, en hausse de 58 % sur un an et représentant 2,3 % du marché. La Turquie domine largement ce segment (1,1 milliard d’euros), suivie par la Chine (plus de 400 millions d’euros).
Malgré la conjoncture et un recul ponctuel des exportations, le Royaume confirme son statut de plateforme industrielle de référence. Avec une présence renforcée en Europe et une stratégie d’export claire, le pays s’impose comme un maillon de plus en plus important dans la chaîne mondiale de valeur automobile.
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