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29 mars 2024
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La BAD choisit le Plan Maroc Vert comme modèle agricole continental

La Banque africaine de développement (BAD) a mis en avant, dans une étude de recherche, les facteurs clés de succès du Plan Maroc Vert (PVM) et les enseignements à tirer de cette stratégie.
Il s’agit entre autres de l’environnement institutionnel et des réformes juridiques qui ont permis d’attirer le secteur privé, ainsi que de l’expérience de l’agrégation avec les incitations et l’aide aux producteurs et aux acheteurs, indique la BAD dans cette étude sur les perspectives de développement des zones de transformation agro-industrielle spéciales (SAPZ) en Afrique.
Ainsi, le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts est chargé d’élaborer et de mettre en œuvre la politique publique de développement agricole et rural, fait remarquer la même source, estimant que l’actualisation juridique des instruments législatifs et réglementaires et des acteurs régissant le secteur agricole a été une étape importante de la mise en œuvre du premier volet du PMV.
Ces adaptations concernent les cadres juridiques régissant la production agricole (décret n°2-13-359), les organisations interprofessionnelles agricoles et halieutiques (loi n°03-13), l’agrégation agricole (loi n°04-12) pour le déploiement et l’amélioration de projets d’agrégation inclusifs, et les cadres juridiques régissant la sécurité des produits alimentaires et la protection de la qualité des produits locaux issus de la production biologique (loi n°39-12), l’origine locale et les labels de qualité (loi n°25-06) et le conseil agricole (loi n°58-12) pour créer l’Agence nationale de conseil agricole (ANCA), relève l’étude.
Ces réformes juridiques se sont accompagnées de réformes institutionnelles des agences gouvernementales et d’interventions publiques dans le secteur agricole. Le ministère a recentré ses principales fonctions de réglementation, tandis que la prestation de services et le soutien à l’investissement dans l’agriculture ont été délégués à des agences autonomes et au secteur privé par le biais de partenariats public-privé.
La création de l’Agence de développement agricole (ADA) pour promouvoir l’investissement privé dans le secteur, de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) et de l’Office National du Conseil Agricole (ONCA) chargé de la formation et des services de conseil aux producteurs illustre parfaitement la façon dont la réforme institutionnelle a contribué à recadrer la répartition des tâches entre les agences étatiques et à créer un environnement propice pour attirer des investissements privés supplémentaires, explique la BAD.
Entre 2008 et 2018, 104 milliards de dirhams d’investissements ont été obtenus en partie grâce à ces réformes, dont 40% d’investissements publics et 60% d’investissements privés, rappelle-t-elle.
Par ailleurs, la Banque souligne que les changements relatifs à l’agrégation de la production ont encouragé l’intégration verticale et horizontale le long des chaînes de valeur prioritaires. La loi régit les accords contractuels entre producteurs (agrégés) et acheteurs (agrégateurs) dans le cadre d’un projet d’agrégation et définit juridiquement l’agrégation (agricole) comme étant l’association volontaire d’un groupement de producteurs avec un acheteur spécifique par un contrat d’agrégation définissant à la fois le soutien technique à apporter par l’acheteur à ces producteurs et les conditions d’achat de leur production.
Ces projets d’agrégation doivent viser à répondre à plusieurs objectifs. Il s’agit d’une meilleure organisation de la production agricole par l’assistance technique aux producteurs, et l’achat et/ou l’utilisation à titre collectif d’intrants et d’équipements de production, ainsi que de la facilitation de l’accès au financement et/ou à l’assurance agricole.
Il est aussi question d’avoir un meilleur accès aux marchés pour les producteurs et de l’ajout de valeur pour les produits agroalimentaires (par le conditionnement, le stockage, la transformation). Pour ce qui concerne la mise en place d’un système d’incitation consacré aux projets d’agrégation, 63 projets de ce type couvrant une superficie totale de 177.000 hectares ont été mis en œuvre au profit de 55.000 agriculteurs dont 80% de petits exploitants possédant moins de 5 hectares.
Cet axe d’agrégation est important étant donné la composition du secteur agroalimentaire, d’environ 20.505 unités industrielles, principalement des petites et moyennes entreprises (PME), et 143.000 salariés. L’activité repose en grande partie sur la simple valeur ajoutée des produits dominants, notamment les céréales de mouture, l’huile, les fruits et légumes en conserve, le poisson en conserve et les aliments pour animaux.
Des capacités supplémentaires sont nécessaires pour que les PME se conforment aux exigences strictes (publiques et privées) en matière de sécurité alimentaire, de qualité, de traçabilité, d’étiquetage et de durabilité environnementale imposées par les marchés d’exportation à forte valeur vers lesquels le Maroc entend diversifier sa production.
“La stratégie d’agropoles et d’agrégation du gouvernement menée au titre de la première phase du Plan Maroc Vert (2008-2014) a été revue en 2014. Il a été recommandé de donner davantage la priorité à la promotion des investissements dans l’ajout de valeur, la transformation agroalimentaire et la diversification des marchés. Des progrès ont été réalisés au niveau institutionnel grâce à d’importantes réforme juridiques et organisationnelles et des résultats ont été observés au niveau des exploitations avec l’expansion de la production et des gains de productivité”, fait savoir la BAD.
Il importe d’insister davantage sur le développement de la chaîne de valeur en aval des exploitations agricoles, sur la diversification des marchés et sur la mobilisation d’investissements plus importants du secteur privé dans les agropoles, préconise-t-elle.

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