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3 novembre 2024
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Gazoduc Nigéria-Maroc: l’accord intergouvernemental entre les États traversés en cours de finalisation

La Commission de la CEDEAO, l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM, Maroc) et la Nigerian National Petroleum Company Limited organisent un atelier de travail impliquant les experts de l’ensemble des États traversés, les départements ministériels et les sociétés nationales. La rencontre se déroule à Abidjan du 27 au 30 août à Abidjan.
a concrétisation du Projet de Gazoduc Nigeria-Maroc soulève d’importants défis juridiques, techniques et environnementaux. En d’autres termes, il faut établir un cadre réglementaire clair et équitable, garantissant les droits et obligations de chaque partie prenante. Les États concernés doivent également aborder les questions de sécurité énergétique, de partage des risques et des bénéfices, ainsi que de protection des investissements.
Ce sont notamment ces aspects cruciaux sur lesquels les experts de la CEDEAO, de l’ONHYM et de la NNPC, ainsi que les parties prenantes de l’ensemble des États traversés par le gazoduc, sont en train de finaliser lors d’un atelier de travail qui se tient à Abidjan (Côte d’Ivoire), du 27 au 30 août 2024.
Cette rencontre marque une étape décisive dans l’avancement du Projet de Gazoduc, une initiative d’envergure portée par les dirigeants du Maroc et du Nigeria. Ainsi, le projet franchit une étape décisive avec la finalisation imminente d’un accord intergouvernemental crucial entre les États concernés.
Selon le communiqué de l’Office National des Hydrocarbures et des Mines (ONHYM) publié sur son compte LinkedIn, la rencontre est organisée par la Commission Économique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), en collaboration avec l’ONHYM et la Nigerian National Petroleum Company Limited (NNPC). Cet événement vise à finaliser l’Accord Intergouvernemental (IGA) et l’Accord de Gouvernement Hôte (HGA) régissant le projet.
«Conformément à tout projet de gazoduc transfrontalier, l’IGA est un traité entre les États traversés qui définit les règles de fonctionnement, de gestion et de gouvernance du système de Gazoduc» précise le communiqué. Quant à l’HGA, il encadrera la relation entre la société de projet et chaque État hôte sur le territoire duquel se situera l’infrastructure.
Cette réunion cruciale fait suite à plusieurs rounds de négociations organisés à Rabat et Marrakech, à l’initiative de l’ONHYM et de la NNPC. La présence de l’ensemble des pays traversés témoigne de leur engagement ferme dans la réalisation de ce projet d’envergure continentale, souligne l’ONHYM.
Renforcement des liens économiques et politiques entre les pays
Au-delà de ses retombées économiques, le Gazoduc Nigeria-Maroc revêt une dimension stratégique majeure pour l’Afrique. «Ce Projet structurant contribuera au renforcement de la coopération Sud-Sud, conformément à la vision de Sa Majesté Le Roi, donnant à l’Afrique une nouvelle dimension économique, politique et stratégique» souligne le communiqué.
D’un point de vue géopolitique, ce mégaprojet énergétique pourrait constituer un levier de souveraineté et d’indépendance pour les pays africains, en réduisant leur dépendance aux importations d’hydrocarbures et en favorisant l’intégration régionale. Il s’inscrit dans une dynamique de coopération Sud-Sud prônée par le Maroc, visant à renforcer les liens économiques et politiques entre les nations africaines.
Sur le plan technique, la construction d’un gazoduc transfrontalier de plusieurs milliers de kilomètres à travers des régions parfois instables ou difficiles d’accès représente un défi de taille. Les coûts d’investissement et d’exploitation seront considérables, nécessitant une planification minutieuse et des financements conséquents.
Enfin, l’impact environnemental d’un tel projet ne saurait être négligé. Si le gaz naturel est présenté comme une source d’énergie plus propre que les combustibles fossiles traditionnels, son extraction et son transport génèrent néanmoins des émissions de gaz à effet de serre contribuant au réchauffement climatique.
Le communiqué de l’ONHYM souligne d’ailleurs l’importance de «respecter les nouveaux engagements du continent en matière de protection de l’environnement». Une étude d’impact environnemental et social approfondie, ainsi que la mise en place de mesures d’atténuation et de compensation seront indispensables pour garantir la durabilité du projet.
Par Modeste Kouamé

 

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