par Souad Mekkaoui
Il y a des causes qui n’appartiennent à personne parce qu’elles appartiennent justement à tous. La Palestine en est une. Elle traverse les générations et ignore les cloisons des cartes, parce qu’elle incarne une lutte universelle pour la justice, pour la liberté, pour la dignité humaine. C’est une cause sacrée parce que mémoire vive d’une injustice historique, portée par la douleur d’un peuple meurtri et par l’élan solidaire de toutes les âmes libres de ce monde. Pour le Royaume du Maroc, cet engagement n’a jamais été circonstanciel. Il est enraciné dans une vision d’État, porté avec constance par la Haute sagesse de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, Président du Comité Al Qods. Ce n’est pas une posture, mais une ligne de conduite. Ce n’est pas un réflexe médiatique, mais une conviction politique et morale.
Mieux encore, la cause palestinienne est, pour les Marocains, une cause nationale. Elle habite nos cœurs, nos institutions, notre diplomatie, nos prières. Elle ne se mesure pas à l’aune d’un drapeau brandi ou d’un slogan crié, mais en mesurant les actes, les sacrifices, les engagements réels. Et c’est justement parce que cette cause est si sacrée que sa profanation révolte. Car ce qui se trame derrière la prétendue « caravane de solidarité vers Gaza », orchestrée par certains activistes algéro-tunisiens dépasse l’indécence. Ce n’est pas seulement une dérive mais une imposture, une opération politique déguisée en mission humanitaire, un écran de fumée pour des ambitions troubles. C’est une opération de propagande grossière, montée de toutes pièces pour dénigrer le Maroc et servir une rhétorique haineuse, habillée des oripeaux de l’humanitaire comme un cheval de Troie pour servir des desseins hostiles. Cartes du Maroc amputées de son Sahara, drapeau marocain exclu, hostilité manifeste et ciblée contre le Royaume. Tout y est. La mise en scène est abjecte, mais la manœuvre est cyniquement préméditée.
D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que des régimes en mal de légitimité tentent d’instrumentaliser la souffrance palestinienne à des fins de règlement de comptes. Mais cette fois, la ficelle est trop grosse pour qu’elle échappe à l’analyse. Ce n’est pas un hommage au peuple palestinien, mais plutôt une trahison de son combat, car instrumentaliser la Palestine, c’est la priver de soutiens sincères. C’est détourner la lumière de sa détresse pour la projeter sur des obsessions géopolitiques dépassées. C’est sacrifier l’essence même de la solidarité pour satisfaire une politique de nuisance. L’évidence est que le régime algérien, obsédé par le Maroc, ne recule devant rien. Il n’en est pas à son premier coup. Il utilise le dossier du Sahara marocain comme un levier de perturbation, au détriment même de la cohésion maghrébine. Aujourd’hui, il va même plus loin : il infiltre des initiatives humanitaires, travestit des gestes de paix en actes de division, et trahit la Palestine elle-même en s’en servant comme bouclier politique.
De fait, il faut le dire sans euphémisme : détourner l’attention de la communauté internationale sur Gaza pour la rediriger vers une agression symbolique contre le Maroc n’est pas un acte de solidarité. C’est une trahison.Ce détournement de la solidarité n’est pas seulement une violation de la cause palestinienne, c’est aussi une fracture infligée à l’unité maghrébine et arabe. C’est utiliser la souffrance d’un peuple pour nourrir la rancœur d’un régime. C’est, en définitive, sacrifier l’éthique sur l’autel de la manipulation. Le Maroc, lui, ne triche pas. Il n’a pas besoin de déguiser ses engagements. Il soutient la Palestine non pas pour affaiblir un voisin, mais pour élever une cause. Il agit dans la discrétion, mais avec efficacité. Il œuvre sans bruit, mais avec constance. Et il continuera à le faire, quelles que soient les manœuvres, les provocations ou les tentatives de délégitimation.
Ce que révèle cette mascarade, ce n’est pas seulement la duplicité de certains activistes ou l’acharnement d’un régime voisin. C’est une faillite morale, une perte de repères, une dérive dangereuse où l’on travestit les causes les plus nobles pour en faire des instruments de division. La solidarité devient alors une façade, la compassion un prétexte, et la Palestine un alibi. Face à cela, le Maroc ne pliera pas. Il ne courbera ni l’échine ni la mémoire, il continuera à défendre ses droits avec la même fermeté qu’il soutiendra ceux du peuple palestinien parce que l’un ne va pas sans l’autre. Parce que l’intégrité du Maroc est aussi sacrée que la légitimité du combat palestinien. Et parce qu’on ne peut pas défendre une cause juste en foulant aux pieds une autre. Le Royaume est solidaire de la Palestine, mais il n’acceptera jamais que cette solidarité serve de prétexte à des attaques contre sa souveraineté.
Alors, oui, le Maroc dérange. Il dérange parce qu’il est resté fidèle là où d’autres ont dévié. Il dérange parce qu’il conjugue souveraineté et solidarité, vérité et diplomatie. Il dérange parce qu’il refuse de transformer la cause palestinienne en théâtre d’ombres là où certains ne savent conjuguer que mensonge et manipulation. Il dérange enfin, parce qu’il refuse de se soumettre aux injonctions de régimes qui travestissent la vérité, dénaturent les luttes et déguisent la solidarité. Il dérange ceux pour qui la Palestine n’est qu’un paravent, un théâtre de posture idéologique, une monnaie d’échange géopolitique. Le Maroc dérange, car il incarne un modèle de constance et d’équilibre.
Mais s’il faut déranger pour rester droit, il dérangera encore et encore. Si être fidèle à ses principes, à son intégrité territoriale et à ses engagements diplomatiques dérange, alors il continuera à déranger. Fièrement. Dignement. Et il continuera, contre vents et manipulations, à porter haut la cause palestinienne, non comme un étendard à brandir selon les intérêts, mais comme une responsabilité morale, historique et humaine. Car dans un monde où les symboles sont souvent vides, il reste, pour notre Nation, des lignes qui ne se franchissent pas. Et c’est justement cela, la grandeur marocaine.
Maroc diplomatique