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28 avril 2024
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Pourquoi le Mali, le Burkina et le Niger ont décidé de quitter la CEDEAO avec effet immédiat

Ce que les observateurs craignaient s’est finalement produit. La CEDEAO vient de se voir amputer de trois de ses membres fondateurs, le Mali, le Niger et le Burkina Faso. Les trois pays ont décidé, ce dimanche 28 janvier, de quitter l’organisation sous-régionale créée en 1975. Dans un communiqué commun, les trois pays ont listé les raisons de leur départ de cette organisation.
C’est officiel, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a perdu trois de ses membres. L’annonce a été faite ce dimanche au Niger par la lecture d’un communiqué commun des trois pays membres de l’Alliance des Etats du Sahel -Mali, Burkina Faso et Niger. «Désireux de réaliser l’intégration entre les États de la sous-région et mus par les idéaux de fraternité, de solidarité, d’entraide, de paix et de développement, leurs Excellences le général Aboubacar Sangoulé Lamizana, le général Moussa Traoré et le lieutenant-colonel Seyni Kountché, respectivement Chefs d’État de la Haute-Volta (actuel Burkina Faso), du Mali et du Niger, créaient avec douze (12) de leurs pairs, le 28 mai 1975, à Lagos, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Après 49 ans d’existence, les vaillants peuples du Burkina, du Mali et du Niger constatent avec beaucoup de regrets, d’amertume et une grande déception que leur organisation s’est éloignée des idéaux de ses pères fondateurs et du panafricanisme», lit-on dans le communiqué.
Et à ce titre, la même source avance que la CEDEAO n’a pas apporté l’assistance nécessaire à leurs pays qui font face au terrorisme et à l’insécurité. Pire, explique le communiqué, «lorsque ces États ont décidé de prendre leur destin en main, elle a adopté une posture irrationnelle et inacceptable en imposant des sanctions illégales, illégitimes, inhumaines et irresponsables en violation de ses propres textes; toutes choses qui ont davantage fragilisé les populations déjà meurtries par des années de violence imposées par des hordes terroristes instrumentalisées et téléguidées».
À noter que cette décision est intervenue au lendemain de l’échec d’une rencontre entre les autorités de transition nigérienne et une délégation de la CEDEAO visant à lancer les négociations directes entre les deux parties en vue de la levée des sanctions de l’instance communautaire infligées au Niger depuis le 30 juillet 2023, au lendemain du coup d’État ayant renversé le président Mohamed Bazoum.
Une situation qui avait provoqué l’ire des autorités de transition du Niger. Si la CEDEAO a évoqué «des problèmes techniques de l’avion que le Commission avait affrété», du côté des autorités de transition de ce pays, on a surtout parlé de «mauvaise foi».
Une situation qui a certainement pesé sur la décision des trois dirigeants sachant qu’à l’instar du Niger, le Mali et le Burkina Faso sont également suspendus des instances de la CEDEAO.
Les trois pays pointent aussi les décisions de la CEDEAO qui seraient dictées par des puissances étrangères, soulignant que «La CEDEAO, sous l’influence de puissances étrangères, trahissant ses principes fondateurs, est devenue une menace pour ses États membres et ses populations dont elle est censée assurer le bonheur». Si aucun pays n’est cité, il n’en demeure pas moins que la France est pointée du doigt par les régimes militaires en place.
C’est partant de tous ces facteurs que «le capitaine Ibrahim Traoré, le colonel Assimi Goïta et le général de brigade Abdourahamane Tiani, respectivement Chefs d’État du Burkina Faso, de la République du Mali et de la République du Niger, prenant toutes leurs responsabilités devant l’histoire et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest», affirme encore le communiqué.
Cette décision était un peu attendue par les observateurs. D’abord, par le fait que les sanctions imposées par l’organisation sous-régionale à ces trois pays sont dénoncées par les dirigeants et les populations qui en ressentent durement les conséquences, sachant que ces trois pays sahéliens sont tous enclavés.
Ensuite, la création récente de l’Alliance des États du Sahel (AES), une organisation regroupant les trois États sahéliens, sonnait comme un avertissement de la sortie de ces pays de la CEDEAO, une organisation de plus en plus critiquée par les citoyens de ces trois pays, mais aussi par de nombreux autres de la sous-région qui ne manquaient pas de dénoncer l’influence de certaines puissances étrangères et les impacts négatifs des sanctions sur les populations.
On attend désormais de connaître la suite qui sera donnée à cette sortie des dirigeants des pays de l’Alliance des États du Sahel par les pays de la CEDEAO qui ne vont certainement pas tarder à se réunir pour apporter une réponse à cette décision qui fragilise la région ouest-africaine.
La CEDEAO, organisation créée en 1975, regroupe 15 pays: Cap Vert, Sénégal, Gambie, Guinée-Bissau, Guinée, Sierra Leone, Liberia, Côte d’Ivoire, Ghana, Togo, Burkina Faso, Mali, Bénin, Nigeria et Niger.

360.ma

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