Paris – L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la Science et la Culture (UNESCO) a lancé, lundi à son siège à Paris, les festivités célébrant “La Semaine africaine 2025”, placée sous le signe de « la Solidarité mondiale pour la restitution et la restauration du patrimoine africain par le biais de la culture, de l’éducation et des sciences ».
Le panel inaugural de cet événement annuel célébrant la diversité culturelle du continent africain à travers une programmation aussi riche que variée, mêlant conférences, projections de films, performances musicales, expositions, dégustation de spécialités culinaires, s’est tenu sous la présidence de l’ambassadeur délégué permanent du Royaume du Maroc auprès de l’UNESCO, Samir Addahre, vice-président du groupe Afrique qui organise la Semaine au siège de l’institution onusienne.
En tant que président du Sous-Comité des Conférences, M. Addahre a décliné les thématiques retenues pour les trois panels de cette édition, axés respectivement autour de la « Solidarité mondiale pour la restitution et la restauration du Patrimoine africain par le biais de la Culture », « Le Rôle de l’Éducation dans la restitution et la restauration du Patrimoine Africain », et « la Diplomatie scientifique comme moyen pour parvenir à une solidarité mondiale sur la restitution et la restauration du Patrimoine Africain ».
« Ces thèmes actuels et significatifs incarnent une aspiration partagée, celle de justice historique et d’un avenir commun ancré dans la reconnaissance, le respect mutuel et une véritable coopération », a souligné le diplomate marocain qui appelle à inscrire les efforts pour la restitution et la restauration du Patrimoine Africain dans le cadre d’« une approche globale » qui va « au-delà de la seule restitution physique des objets, quoique importante».
Une telle approche doit s’appuyer, à ses yeux, sur « le pouvoir de l’éducation, la recherche scientifique et la diplomatie culturelle, pour restaurer la mémoire, renforcer les capacités des sociétés africaines, et construire ensemble les bases de dignité, de connaissance et de compréhension mutuelle ».
« Tous ces objectifs sont au cœur de notre action à l’UNESCO, en particulier au sein de la Priorité Afrique » de l’organisation onusienne, a assuré l’ambassadeur délégué permanent du Royaume, devant une assistance composée notamment de diplomates et de responsables de haut niveau, représentant les Etats membres de l’UNESCO, notamment le groupe Afrique.
La Priorité Afrique de l’UNESCO, qui met l’accent sur l’éducation, la culture, la science et la communication en tant qu’outils essentiels pour relever les défis, renforcer les capacités nationales et célébrer le riche patrimoine culturel du continent, a été détaillé lors de l’ouverture de la Semaine africaine 2025, marquée par la participation du sous-directeur général de l’organisation, Xing Qu, et de la présidente de son Conseil exécutif, Vera El Khoury Lacoeuilhe, qui ont réaffirmé l’engagement de l’UNESCO à œuvrer pour la sauvegarde du patrimoine africain et à lutter contre le trafic illicite d’objets culturels conformément à la Convention de 1970.
Intervenant lors du premier panel axé sur la « Solidarité mondiale pour la restitution et la restauration du Patrimoine africain par le biais de la Culture », le Directeur Adjoint du secteur de la culture à l’institution onusienne, Ernesto Ottone, a cité parmi les initiatives de l’UNESCO dans ce cadre, le Musée virtuel des objets culturels volés, encourageant l’ensemble des Etats à participer à cette plateforme interactive qui se veut une avancée majeure dans les efforts de la communauté internationale pour sensibiliser à la lutte contre le trafic de biens culturels et à l’importance de la protection du patrimoine culturel.
Outre le volet conférences, la Semaine africaine 2025 (19-21 mai) met à l’honneur la descendance africaine et la diaspora à travers des projections de films documentant notamment la restitution de biens culturels à des pays africains, et diverses expositions.
Parmi ces expositions, celle consacrée aux « Pères fondateurs » permet de découvrir « les visionnaires qui ont posé les bases intellectuelles, politiques et culturelles de l’Afrique contemporaine», tandis qu’une autre est dédiée aux « Histoires de restitutions réussies » retraçant notamment « le parcours d’artefacts emblématiques — bronzes du Bénin, regalia royaux, masques sacrés — retournés dans leurs pays d’origine ».
S’y ajoutent deux autres expositions intitulées respectivement « Textiles : de l’Antiquité à la modernité » (un couloir où le visiteur passe de tissus millénaires à une mode contemporaine qui conjugue tissage traditionnel et innovation durable) et « Sculptures patrimoniales » (avec des œuvres monumentales illustrant l’évolution de l’esthétique sculpturale africaine, présentées à travers des dispositifs interactifs).
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