La politologue et spécialiste du Maghreb, Khadija Mohsen-Finan, a déclaré, lors d’une interview accordée à RFI, le 24 octobre, que « les jeux sur la question du Sahara marocain semblent être faits ».
Interrogée par radio France internationale sur les dernières positions du Front Polisario, notamment la lettre « élargie » envoyée au secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et la volonté de la milice séparatiste d’accepter le plan d’autonomie marocain mais en le conditionnant à référendum, l’experte a estimé que l’approche aurait pu être une évolution ou une révolution sauf qu’elle intervient trop tard. Pour Mme Finan, il n’y a désormais plus de place à la négociation et le Maroc ne prendra pas en considération cette proposition, laquelle est soufflée par l’Algérie au Polisario.
« Le Polisario est très affaibli, appuyé par un Etat, l’Algérie, lui-même affaibli, et qui cherche à se repositionner sur les plans national et international. Alger essaye de trouver des sorties honorables de ce conflit, mais la fin de celui-ci doit être sifflée par Donald Trump à sa manière », a analysé la politologue, qui est également membre du comité de rédaction d’Orient XXI.
Les intérêts stratégiques dictent la diplomatie
Le Maroc est un pilier de stabilité stratégique pour les Etats-Unis, ajoute la spécialiste du Maghreb, pour qui le conseil de sécurité de l’ONU devrait écarté l’option référendaire et acté la fin de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso) pour ne garder que l’autonomie du Sahara dans un Maroc souverain. Une façon, complète l’analyste, pour le président américain de dérouler ensuite son plan économique, en encourageant les patrons américains à investir au Sahara marocain.
« Concernant la relation Algéro-russe, les alliances ne se font plus sur un modèle ancien, on le voit bien, le Maroc s’est ouvert à la Chine et à la Russie. On n’est plus dans ces configurations, ces schémas idéologiques qui prévalaient pendant des décennies. Aujourd’hui, les intérêts stratégiques et économiques priment et dictent la diplomatie », a conclu Khadija Mohsen-Finan, en référence à l’illusion d’alliance entre Moscou et Alger.
Maroc diplomatique
