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20 avril 2024
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Une chercheuse marocaine propose la création d’une institution interafricaine pour une meilleure gestion de la migration

L’Afrique est souvent accusée, à tort, d’être un exportateur de migrants. Or toutes les études démontrent que c’est en Afrique que les Africains se déplacent le plus. Mettant en avant la gestion «exemplaire» par le Maroc du dossier migratoire, la chercheuse Sanaa Kiadi propose la création d’une nouvelle structure gouvernementale chargée de la coopération intracontinentale pour mieux gérer la migration saisonnière, à l’instar des accords établis entre le Maroc et l’Espagne.

La migration africaine n’est pas qu’un défi pour le monde. Elle peut aussi être porteuse de grandes opportunités pour tout le continent. Le Maroc est l’un des premiers pays à avoir compris ses enjeux. Adoptant, en 2013, une nouvelle politique nationale d’immigration et d’asile, le Royaume, sous la conduite de S.M. le Roi Mohammed VI, s’est positionné comme un leader de la migration sur le plan continental.  Lauréate du premier prix de la Fondation Bernard André Parent (BAP), abritée par la Fondation de l’École des hautes études commerciales (HEC Paris), pour son travail sur «La migration africaine, un défi mondial, une opportunité continentale», la chercheuse marocaine Sanâa Kiadi veut capitaliser sur les acquis du Maroc en matière de migration pour permettre à l’Afrique de tirer profit de la migration.  Dans son projet de recherche, effectué dans le cadre du programme Executive Msc en géopolitique et géoéconomie de l’Afrique émergente à l’Université Mohammed VI Polytechnique en partenariat avec HEC Paris, M. Kiadi vient avec une idée nouvelle visant à promouvoir aussi bien l’intégration africaine que la bonne gestion de la migration. C’est ainsi qu’elle propose la mise en place d’une nouvelle institution intra-gouvernementale organisée en plusieurs départements servant tous l’objectif d’une meilleure gestion de la migration.
Estimant qu’une migration bien gérée profite autant aux individus, à leurs familles et à la communauté humaine qui les accueille qu’à leur pays d’origine, la chercheuse propose donc la création d’un département chargé de la coopération intracontinentale pour mieux gérer la migration saisonnière à l’instar des accords établis entre le Maroc et l’Espagne pour l’encadrement des travailleuses saisonnière en agriculture. «L’encadrement de cette migration permet de faire face à la migration illégale», précise-t-elle.
Quant au deuxième département, il sera organisé sous forme d’un observatoire dédié à l’Afrique. Il aura pour mission de rassembler les informations nécessaires qui permettront aux diasporas africaines de profiter des opportunités d’investissements dans leurs pays d’origine ou sur le plan continental. «La diaspora africaine est très attachée aux pays d’origine et veut investir», souligne-t-elle en affirmant que ce département pourrait être la porte d’entrée pour les investisseurs issus de la diaspora ou même pour les Africains souhaitant investir dans d’autres pays du continent. Ce département devra être appuyé par un autre en charge de la gestion médiatique. L’information exacte sur l’Afrique doit parvenir de médias africains, estime la chercheuse.
Consacrant une grande partie de ses travaux à l’approche marocaine en matière de gestion de la migration, elle rappelle les messages clés contenus dans le message de S.M. le Roi Mohammed VI, adressé au 30e Sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba. Le Souverain y avait rappelé que «la migration ramenée à ses proportions réelles, loin des mythes qui en projettent une image scandaleusement déformée, est un enjeu planétaire et crucial pour Notre continent. Elle mérite une nouvelle approche afro-centrée conciliant le réalisme, la tolérance et la primauté de la raison sur les peurs».

le Matin
 

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